Archétype de la poésie chinoise classique telle qu’on la rêve. Su Dong-po, poète, peintre, calligraphe, fut un de ses plus grands rêveurs. Avec elle, avec lui, cheminer, en deça — et non hors — de toute actualité. Taoïstement.
La vie humaine, jusqu’où va-t-elle ? à quoi ressemble-t-elle ?
Elle doit sembler un cygne qui vole, se pose sur la neige ou la fange
Sur la fange, il arrive qu’il laisse vestiges de ses griffes
Le cygne s’envole, savoir où ? est ? ou ouest ?
Chaoyuan ge | Chant de la cour
Le vieux moine est déjà mort, devenu neuve pagode
Le mur s’effondre, plus moyen de voir les anciennes inscriptions
La journée de voyage : des hauts et des bas, t’en souviens-tu ?
La route est longue, les gens las, les ânes trébuchent et braient
Su Dong-po / Su Shi (1037-1101)
Traduit par Maurice Coyaud
Anthologie bilingue de la poésie classique chinoise
Les Belles Lettres, Paris, 1999
Chen Zong interprète Chaoyuan ge [Chant de la cour] à la flûte traversière accompagnée par le cymbalum et l’orgue à bouche. François Picard nous dit que ‘le titre, ambigu comme la plupart des appellations traditionnelles d’airs instrumentaux, pourrait aussi faire référence à l’immortel taoïste Chaoyuan, cité dans un poème de Bo Juyi.’ Enregistrement Radio France, novembre 1995, Chen Zong. Musiques de Shanghai. Ocora Radio France.