Par un dimanche
Derrière la fenêtre
Au soleil d’un matin
Maintenant que son sourire
Est au coin d’une vie
À y regarder de près
Sous le poids de la chaleur si ronde
Ci et là
Vêtue de robe blanche
Comme un soufi déconcerté
La lumière
Plus limpide que la mort
L’aurai-je donc inventé
Ce bleu de mer où tu te redresses
Étonné ?
Peut-être même
Éloigné
Je vois les oiseaux se dévêtir de l’air
La fragilité de la clarté dispute
À l’ombre
Sa certitude
Je vois
L’eau si vive
Se délecter
Et au fond
Des pierres éternelles
Se réjouissent
De sa fraîcheur
Plus encore
Je vois les si frêles coquelicots
Si ailés dégrafant
Leur chemise
Sous la chaleur si dilatée
Joyeusement idiote
Je n’ai jamais cherché à comprendre
Si c’était quelque chose entre les choses
Comme penser ses pas
Sans plus penser la mort
Entre champs de joie
Et tristesse essaimée
Comme parmi le parfum diffus
Des tilleuls
Et les chants des hirondelles
Demeure en nous
Alors
Ce qui est plus lointain
Quand toujours
Le plus loin
Se dérobe
À ses étranges échappées
S’adresse à nous ta mort
Comme
Lancine en nous
Une vision du monde
Ou une fugue
Singulière
Vers l’oubli
Égorgeur d’étoiles
Est-ce les balbutiements
D’une farouche
Résistance ?
Ou d’une quelconque
Perte
Peut-être
Serpente-t-elle dans les silences
D’une journée
Comme pour égrener
Une perte
Comme un horizon
Qu’on ne peut atteindre
Ou
Comme
Sans jamais se lasser
Un enfant apprend
À laisser courir
Son émerveillement
Au fond d’un jardin
Et puis il y a le temps
Comme une lente voix usée
Qui tresse comme dénoue
Une promesse d’aube
Dont nous aurions oubliée
La teneur
Tarek Essaker, le 5 juillet 2023.