BRAM, ENCORE, INLASSABLEMENT… [BRAM VAN VELDE]

BRAM VAN VELDE AFFICHE EXPO

La vie est ressassement.

 

 

Puisque nous en parlions, de Charles Juliet, et moi, de Bram (van Velde), je retrouve – manie de conserver les catalogues – celui de chez Maeght, de 1993, aux textes de Juliet et Duthuit.

Juliet, présentant Bram, écrit de ‘L’homme’ et, en conclusion :

Absent du quotidien, le plus souvent reclus dans son silence, on conçoit que Bram van Velde ait vécu dans une grande solitude. « Demeurer totalement seul, sans défense, est quelque chose de terrible. Il faut un courage fou. » Il avait ce courage. Le courage et la force et la détermination de celui qui possède la haute et violente passion de la vie. Mais un jour, alors qu’il était tendu, lointain, en proie à la douleur d’être, je lui avais demandé : « Pourquoi le désespoir ? » La réponse avait été immédiate : « Parce que c’est une aventure démesurée. Il faut y donner toutes ses forces et ce n’est pas jamais suffisant. » Je le pressais de questions, le poussais à me parler de son besoin de voir, de sa constante préoccupation du vrai, de son désir d’atteindre ce qui ne se laisse nommer… Il n’évitait jamais la question, ne se lassait pas de répondre. J’avais conscience que j’étais face à un être hors du commun.

 Un être qui avait tout sacrifié à sa recherche de la vie, qui était allé loin dans la souffrance, et qui, pour cette, vivait dans la jubilation, connaissait des joies, une allégresse d’une exceptionnelle intensité. De tout ce qu’il a enduré, traversé, obtenu, il a nourri son œuvre.  » Tout ce que j’ai peint est la mise à jour de quelque chose de vrai. Et par là d’inépuisable. »

Bram van Velde, Lithographies originales, Maeght éditeur, 1993.

Et, je sais trop pourquoi, je songe à cet autre Hollandais, en France aussi – pour y mourir -, un autre ‘van’… Gogh. Fils ‘de’, aurait dit Brel. Et je partage le ‘sentiment’ de Juliet et, malgré cela, pense qu’il est un peu facile d’idéaliser ainsi l’homme Bram. Convention d’écrivain, peut-être. Juste et faux à la fois. Mais Juliet a raison : ainsi est sa peinture, le don douloureux qu’il nous en fait. De même, l’autre Vincent.

Pour H. et G., et pour deux raisons, qui n’en sont sans doute qu’une seule.

On trouvera un ensemble de billets relatifs à Bram van Velde ici ☞ BvV 

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