L’Étranger !
Est-ce Mon nom
Ou le Sien ?
Nous faut-il encore du temps
De l’entrain
Pour célébrer
Les miroirs ?
Que la nuit soit vidée
Que le jour soit labouré
Si étranges sont nos passés
De-ci ou de-là
Des îlots
Il n’y a plus rien ou presque
Le bourreau insiste
N’est-il pas heureux de l’exécution !
D’où venez-vous ?
Creusez
Creusez vos tombes
Elles n’auront ni la forme
Du temps
Ni la durée de la perte
Une énigme ressemblant
À ce qui se terre en vous
Ce pourquoi
On apprendra
À taire vos noms
Ce lieu
S’invente
Vie
Dans de ce qui
S’absente
S’articule colère
Et ne finit jamais
C’est un sentiment obscur
D’y être mêlé
Comme le visage
De l’aimée
Comme la figure
De l’absente
Amou
Amante
Te faire taire jusqu’à la mort
Quant à moi
Je suis l’oiseleur
Rêvant les oiseaux
Sous le mûrier
Seul
Les débris de l’ombre
Semblent venir
Du bout de la nuit
Qui ne cesse
De revenir
Parmi des galops
De colère
Est-ce réel ?
Est-ce rêvé ?
Comme dans le creuset
D’une agonie
D’où surgissent
Les figures des partants
Sans retour
Une jeune fille
Souriante
Au seuil
De l’inattendu
Danse
Tourne
Jette des pierres
À la face du monde
Entre deux paix
Elle a été déposée
Au milieu
D’un poème
En quête
De cauchemars
Ou de rêves
N’a pas connu
Les derniers dieux
Des hommes
Ni maîtrisé leurs
Infinies sonorités
Qui la briseraient
De part en part
J’ai conduit les papillons
Aux nuages
Et cousu son linceul à un autre
Comme les songes aux songeurs
Je prends la mesure
De ces infinis
De fronde
Qui ne cessent
D’essaimer
Des poussières
Et de prendre le silence
Pour un sol
En éclats
D’hérésie
Ou à un retour
Dans l’oubli
Les youyous dérouleront
Les dénis hâtifs
Dépêche-toi !
Les blessures
En haillons
Imiteront
L’heure d’un soleil
À son zénith
L’heure irrémédiablement
Lunatique
Hérétique
Et bien plus encore
L’heure est celle
Du mûrier
Le vieil arbre naît
De lui-même
À chacune de ses étreintes
Une perte
Incessante
Hâtive
Se renouvelant
Non sans douleur
Et de laquelle ?
Aussi étrange
Soit-elle
Comment s’en dessaisir
Faut-il épeler
Les berceuses d’antan ?
Chahuter le présent ?
Où aller avec si peu
Vers
Ce que la mort
Réveille ou meut ?
Quel goût a ce rien
Et comment faut-il habiller
La fleur d’un amandier ?
Quel brin de raison donner
À une bouchée de mots ?
Souvent
Trop souvent
Calligraphié
Dans le dégrafé discret
Des oiseaux
Fugitifs
Je cherchais ton histoire
Et la mienne
Me faut-il plus de temps ?
Quant à celle du mûrier
Elle
N’avait
Ni terre
Ni chemin
Elle avait racine
Tarek Essaker, le 6 février 2022.
Une question… ? Consultez la POLITIQUE DE CONFIDENTIALITÉ et LE PORTAIL | MODE D'EMPLOI