1.
Je loue mes folies. Grâce à elles
Flotte à l’horizon l’étendard de ma déraison.
Je ne souhaite ni m’en délier ni la remplacer.
De délaisser sa folie, l’être serait-il pardonné ?
2.
Unanimes furent les gens : ma déraison
Est meilleure que ma vertu et ma religion,
Depuis que j’ai simulé la folie, elle
M’habille et mon délire me nourrit.
Abû ar-Ruqua`maq [ ? – 399 H.]
Le Dîwân de la poésie arabe classique
Traduction de Houria Abdelouahed et Adonis
Poésie, Gallimard, 2008.
… et ceci donc, déraisonnablement…