Est-ce Mon nom
Ou le Sien ?
Ce lieu
S’ invente
Vie
Dans de ce qui
S’absente
Et s’articule faux
C’est un sentiment obscur
D’y être mêlé
Comme le visage
De l’aimée
Comme la figure
De l’absente
Amante
Je suis l’oiseleur
Attendant les oiseaux
Sous le mûrier
Les débris de l’ombre
Semblent venir
Du bout de l’arbre
Exilé
Qui ne cesse
De revenir
Dans les galops
Des colères
Est-ce un mensonge ?
Dans le creuset
De l’agonie
D’où surgit
Une figure du monde
Une jeune fille
Souriante
Au seuil
De l’inattendu
Danse
Tourne
Danse
Il a été déposé
Au milieu
D’un poème
En quête
De cauchemar
Ou de rêve
N’a pas connu
Les derniers dieux
Des hommes
Ni maîtriser leurs
Infinies sonorités
Qui le briseraient
De part en part
J’ai conduit les papillons
Aux nuages
Comme les songes aux songeurs
J’en prends la mesure
De ces infinies heures
De fronde
Qui ne cessent
D’essaimer
Des poussières
Et prendre le silence
Pour un sol
En éclat
Au galop
Ou un retour
Dans la haine
Les youyou rouleront
Les dénis hâtifs
Les blessures
En haillons
Imiteront
L’heure du soleil
Au zénith
L’heure irrémédiablement
Lunatique
Hérétique
L’heure est celle
Du mûrier
Il vient de lui-même
À chacune de ses étreintes
Une perte
Incessante
Hâtive
Se renouvelant
Non sans douleur
Et de laquelle
Aussi étrange
Soit-elle
Se dessaisir ?
Faut-il épeler
Les berceuses d’antan ?
Chahuter le présent ?
Où aller avec si peu
Vers
Ce que la mort
Réveille ou meut ?
Souvent
Trop souvent
Tarek Essaker, le 31 décembre 2021.