Effroi. On part en lecture sous un futile prétexte et, au hasard d’une page, j’y reviendrai nécessairement, on rencontre l’effroi. On voudrait s’en expliquer… et l’on n’y parvient pas.
On revient, prétendument, pour s’en libérer, vers une lecture plus légère, et, avec elle, l’effroi nous revient. Alors, pour s’en libérer, prétendument, on la livre. Mais, il faut en convenir, elle ne nous délivre pas.
Ah ! le monde est trop beau pour ce sang mal enveloppé
qui toujours cherche en l’homme le moment de s’échapper !
Celui qui souffre, son regard le brûle et il dit non,
il n’est plus amoureux des mouvements de la lumière,
il se colle contre la terre, il ne sait plus son nom,
sa bouche qui dit non s’enfonce horriblement en terre.
En moi sont rassemblés les chemins de la transparence
nous nous rappellerons longtemps nos entretiens cachés,
mais il arrive aussi que soit suspecte la balance
et quand je penche, j’entrevois le sol de sang taché.
Il est trop d’or, il est trop d’air dans ce brillant guêpier
pour celui qui s’y penche habillé de mauvais papier.
Le poète interroge… et nous répondons.
À ma mère… et à ces heures.
Edvard Munch, Le Cri, gravure, détail.
On lira aussi, à propos de Philippe Jaccottet, les nombreux billets qui lui sont consacrés ou qui l’évoquent : ☞ ICI
Le poète interroge… et nous répondons.
À ma mère… et à ces heures.
Edvard Munch, Le Cri, gravure, détail.
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