INTERLUDE SCHUMANNIEN : ARABESKE

iiDans sa lettre du à Ernst Becker, Schumann, caractérise à la fois l’Arabeske et Blumenstück comme « délicat — pour les dames ». Il est influencé par le livre de Christian Schubart sur l’esthétique musicale (Ideen zu einer Aesthetik der Tonkunst, Vienne 1806), dans laquelle l’ut majeur, tonalité de l’Arabeske, est identifié avec l’enfantin et le simple, reléguant les émotions plus intenses pour les tonalités diésées. Schumann écrit dans l’année de la création de l’Arabeske, « ne jamais me référer de nouveau comme un second Jean Paul ou un Beethoven II […] je suis prêt à être dix fois moins que les autres et seulement quelque chose à moi-même. »

Le terme « Arabeske » est ici utilisé comme une métaphore poétique, non seulement pour décrire les décorations florales, mais aussi, dans le langage de Schlegel, de proposer un système organique de fragments fluides qui transcende des formes Classiques artificielles.

Nous donnons ici cette pièce dans l’interprétation de l’immense pianiste beethovénien que fut Claudio Arrau.

Présentation d’après Wikipédia, illustration, Robert Schumann en 1839 par Josef Kriehuber, lithographie (détail) | Source, Wikipédia.

Je dédie cet interlude à A. H. qui m’a fait découvrir cette « arabeske », avec un très sensible remerciement.

POST-SCRIPTUM & COMPLÉMENT DE PROGRAMME [27/10/2022]

Évoquant le talent beethovénien de Claudio Arrau, et en présence de l’intérêt que lui portent et la dédicataire du billet et J-P B. (voir commentaire ci-dessous), il m’est venu d’en rechercher une illustration. Ainsi, j’ai découvert cette petite ‘perle’ datant de 1970, enregistrée et diffusée par la Télévision Française dans le cadre de l’Année Beethoven, source INA – cette même œuvre sera donnée par le même, dans le même cadre et cette même année, à Bonn. Impossible d’en savoir plus : date exacte et circonstances de l’émission, mais la critique spécialisée a évoqué l’évènement et Brigitte et Jean Massin en ont parlé alors dans leur émission nocturne de France Culture. La qualité de cette vidéo tient à ce qu’étaient les enregistrements de la télévision d’alors, mais le son y est et aussi le cadrage qui est superbe dans le suivi du jeu de mains de l’interprète, qui fait l’on peut apprécier précisément de visu la technique, la ‘manière’, du grand maître chilien formé à l’école allemande – je ne sais plus exactement qui, il me semble que c’est Alain Lompech, écrivait en substance : ce ne sont pas des mains mais des pattes qui s’incrustent dans le clavier pour en faire surgir les notes. Juste ? Je dédie donc cette petite découverte à A. H. et J-P. B.

N.B. : on trouvera dans le billet suivant INTERLUDE ‘APPASSIONATA’ [BEETHOVEN / SOLOMON] un autre ‘regard’ d’interprétation de Beethoven du grand pianiste britannique Solomon.

Claudio Arrau, piano. Sonate pour piano en ut mineur, n° 32, op. 111 de Ludwig van Beethoven

I. Maestoso – Allegro con brio ed appassionato

II. Arietta molto simplice e cantabile

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