La mer, les marins, l’ailleurs, l’aventure… Mais aussi l’abandon, la solitude de l’aimée abandonnée. Des ‘figures’ comme celle du ‘marin’ inondent le folklore du monde entier — il y a tant de mers, tant de marins, tant d’amoureuses délaissées…
Un peu par hasard, comme d’habitude, je trouve deux illustrations de cela. L’une, la première, vient du folklore algérien ; l’autre, la seconde, d’une chanson populaire française du début du XXe siècle. Distance ? Proximité ? … Lisez ! Écoutez !
Je suis descendue au fond de la mer
J’ai mis le sable bouillant dans les plis de ma robe.
La mer m’a dit que Dieu me rendrait le bonheur,
Que Dieu arrange tout.
Je suis descendue dans le jardin,
J’ai mis une petite voilette de jasmin
Et un grand voile d’œillets.
Jeunes filles, je vous donne un conseil :
Ne vous mariez pas avec des marins.
Ils gonflent avec le vent les voiles de leur navire
Et vous laissent un ruisseau de larmes sur les joues.
Je vous donne un conseil, jeunes filles :
Ne vous mariez pas avec des marins.
Bawqel — Petits poèmes du folklore algérien. Traduction de Hamida Bouzelifa.
Revue Soleil, n° 2, avril 1950, Alger.
Mes sœurs, n’aimez pas les marins
Interprétation musicale : Baguette Quartette
Photo d’illustration : Nœuds marins, Le blog de Jacques