L’HOMME À L’ARIDE AURORE [TAREK ESSAKER]

Chaque motte de terre
Ne faut-il mon amour
L’abreuver de ta dissidence ?
Tant que ton corps
Respire l’eau
La pierre
Le thym et la jacinthe
Le ciel
Les cerfs-volants
Le jour
La lumière
Les douleurs d’une femme
Qui accouche
La fatigue d’une attente

La tienne et celle des étoiles
Filantes

Je me trouvais dans
Des langues qui ne signifiaient
Rien
Ou tout au plus
Très peu

Chaque regard scintillant
Comme un papillon
Indescriptible

Nous faut-il le border
De possibles ?

Jusqu’à ce que le vent
Se lève
Et descende les murs des hommes

Murs et injustices
Qui brillent
Tendus
Vers le jour
Vers la nuit
Plutôt ni le jour ni la nuit

Vers l’ivresse et l’insomnie
Vers l’errance

Vers les eaux mortes pour hâter ton silence

Pour vénérer la face obscure
De la roche
Donnant ta forme à des lèvres
Inclinées qui empestent la peur

Et la prière !

Murs
Nébuleuse aurore
Éparse

Les deux mortifiés
Débouchent sur le vide
Donnant sa forme
Pauvrement
Aux mensonges de l’époque

Murs
Que chaque battement de cils
Qu’à chaque souffle
Approuvant la mort
Fortifie une entente
Insoutenable
Et un assaut contre la vie
La tienne
Amou

La colère est là
Immobile
Même s’il semble
Qu’elle étouffe avec
Ses héros
Et la lâcheté des vainqueurs

Ceux qui n’hésitent
À désosser leur sale besogne

Les choses arrivent
Portées comme
Par des marées de questions
Et de possibles

Combien faut-il de nuit
Pour que chaque respiration
Déploie ses désirs
Défasse ses redondances dominantes
Et devienne débarcadère
D’insurrection
Et de désobéissance ?

 

Tarek Essaker, le 6 janvier 2022. [extrait]

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