ÉPHÈMÈRES+ | Des ‘petits (bouts de) textes’ impromptus, publiés en exergue de LA PAGE DE TAREK ESSAKER. | Les dates sont celles de publication.

Nous le savions
N’étions-nous pas ces éclats
Ci ou là ?
En silence.

Pour peu que
Seule
Une lumière
Fût Un fracas
En nous.

Me suis donné
Dans l’Oubli
Tissé
Tout mêlé
Dans Ta main.

Formes d’or
Plongées
Dans des bols absences.

Des chemins anciens
De silence en Jaloux
Silence.

Des pas d’avant le matin
D’Avec des figures
De mûrier.

 

2/11/22

C’est encore une fois l’automne ! Je suis toujours vivant. Entends, respire, vois et frissonne. Il y a vous, les choses, les êtres, l’invisible, le visible, les tornades et les vents.

Il y a le silence comme le déshabillé des arbres. Comme l’habillé ou le déshabillé d’un rire ou d’un conte. Vous êtes de soie. Véhément.e.s, légèr.e.s et graves.

Il y a vous. Dévêtu.e.s comme des arbres malmenés, redoutant les incertitudes. Une pleine vaste aux fins silences, sans prétention. C’est encore une fois l’automne ! En colère, ça me charme et tout m’ennuie. [extrait De l’idée de l’être, septembre 2022]

29/09/22

La lumière, ces lumières aux dunes de corail, aux couches de nos nuits, aux tissus de nos silences, aux commissures de nos présences, dans les cendres de nos mots, parmi accalmie et dépit, un peu plus en amont de l’estuaire de nos joies qui brillent. Ces lumières renouvellent, martèlent, délivrent, affinent, assemblant ce que le cœur des hommes ignore. Comment alors s’abreuver à l’idée ou à la pensée intime que nous sommes sans espoir aucun, et faut-il le crier à haute voix et au-delà ? [extrait, 17 septembre 2013]

17/09/22

Enlacer un chemin
Exige danses et tumultes
Dans le même lit
Que le large d’un océan

Comme
Quand les silences
Saluent la bouche de l’aube

Dans l’ étreinte
D’un bivouac
Crépusculaire

S’agit-il d’un feu
Autour d’un visage clos
Comme la tombe ?

Ne me dis pas que l’ absence
Était vaine
Autour des jours
En ruines
Ceux là-même qui nous dispersent
Bannis et engourdis
Dans la soie
De la terreur

Et ces oiseaux tissant
Si bas si haut

Sans chant qui se lève

Laissant un ciel gronder
S’habillant des plus lointaines
Incertitudes

 

28/08/22

Le vide est le fleuve du temps

Ses étendues s’ y exercent

Se demande-t-on
Ce que l’ on rencontre
À chaque mouvement
À chaque temps ?

Là d’où l’on tombe
Le désastre a déjà eu lieu

L’absence comme la présence
Sont l’infini ravin

Autant qu’il en elles

Face à lui
Esseulé
On s’ y jette

Un vide sur les pas du vide

Le tout dans le lit du diable

Seuls
Les esprits du désastre
Savent ce qu’on peut rencontrer
Au-delà du fleuve

13/06/22

Et chaque bouche est tribu
Dans le chemin de mon nom
J’ai vu le sable improviser
Une dune
Comme une main disperser
Ses éclats Narcisse

 

T. E. Éphémère sanglot

Illust. : Écho et Narcisse [détail]
John William Waterhouse, 1903.

8/06/22

Il est ainsi fait
L’éventail du temps

Avec ses multiples reliefs
Ses choix et ses doutes

Ce court instant
Cette nature rêveuse

Il semble rétrécir
Sans cesse
Comme un mythe
En voie de disparition

Jusqu’à s’éteindre
Comme un virtuel
Infini
Irrégulier

Comme une toile
Vers
Sa fuite

Si affaissée
Si finie

Ailleurs
Ou pour une petite place
Dans l’étalé du ciel

Sans grandeur
Avec dédain

Et peut-être
N’est-ce pas
Là ?

La ruse
Ou l’éloquence
Tenace
De l’absence comme
De l’attente !

25/04/22

Trop de chemins dans le langage. Il n’y a que des pas, des pensées et des regards.

Au milieu d’un hasard ou d’un instant qui se refuse à se donner très vite.

Une résistance, plus souvent un refus ou une indignation croissante.

Tarek Essaker

مسالك متعددة في اللغة. ليس هناك سوى

خطى، أَفْكَار ونظَراتٌ. ما بين لحظة فالتةٍ أو

لحظة تستعصي على الإمساكِ بها. ففي الغالب هي مقاومة، رفض أو سخط يتنامى

ترجمة عبد الوهاب الملوح

8/01/22

Traduction en arabe de Abdelwaheb Mlaoueh, avec nos remerciements.

Les portes ne sont plus entrebâillées
Inattendus les passants
Ne s’y rendent
Ni ne s’attardent

Tout participe d’une même rupture
Ces seuils qui dans la promesse
Les unissent
Dans son vide les séparent

29/10/21

Photo : T.E., Tunis, octobre 2021

L’encre serait-elle de l’ombre ?
Dors en naïf aveugle
Serais-tu inquiet ?
Parler ?
Pourtant est autre chose
Que se couvrir

Y aurait-il simplement de la dite pitié ?
On ne dira cela jamais
Patiemment
Avec fureur
Pas même ailleurs plus bas
Que l’ennui

25/10/21

PRESENCE NOCTURNE

 

 

Plus bref, plus bref encore,
jusqu’à ce qu’il ne subsiste qu’une présence
par laquelle tout est dit ou pensé.
On ne sait rien, somme toute.

 

14/07/21

Il serait beau qu’un son de musique
le bruit d’un sable vagabond
le chuchotement d’une passion
la colère d’une rébellion
le hasard d’une ivresse
les choses du monde et nos déraisons
soient les derniers éclats de nos vies

Traduction en arabe de Ziad Ben Yioussef, avec nos remerciements.

29/06/21 [paru initialement le 30/12/20]

 

 

 

 

Il n’est pas de signe
qui rende le vide
mystérieusement vide.

29/06/21

On butine à la vie comme on butine à nos pas et à nos gestes. Chacun.e son histoire mais nous tissons un commun qui nous réalise et que nous réalisons comme des histoires et faits qui s’entretissent et cheminent. À y regarder, avec lenteur et hasard, chaque souffle, chaque battement d’aile ou chaque cri comme chaque silence a son dialecte pommelé et tente, comme à chaque joie ou tristesse, de reprendre un rien vivable au sein de ce chaos bien répandu. « De l’idée d’être », extrait.

20/05/21

IDOLE DES CYCLADES

 

 

Par la main si frêle qu’elle porte pour saluer les oiseaux
Elle tient des rumeurs sous sa nuit noire
Nous couvre de ses larges habits
C’est autre chose, ce qui fait un être
Elle renoue avec sa passion rebelle sous les amandiers
À chaque nouvelle chevelure du vent
Elle est à la margelle d’une foudre

Une telle absence
Est-ce illusions ?

Pourtant tout chemine vers le midi de son ombre
C’est une distance si proche si lointaine

Ni visage ni forme
Boit au puits de l’attente
Et sa terre tissée l’habille
D’oubli

22/05/21

Au regard de cette magnifique et étrange sculpture, ces mots sont venus, sans prétention aucune, accompagner cette si fragile et néanmoins si vive lumière. Merci le Navago de ce partage. [22/05/21]

Photo : Idole des Cyclades (4 500 ans) au soleil couchant. VS.

La nuit vient
En fille de sel
Aux tresses de foudre
Brèche accoudée au vent
Des colères à la chaux
Blanche
Silencieuses

11/05/21

Avant qu’une croyance
ne froisse sa beauté
Cette lumière étrangère
au cœur d’une somnolence…

 

26/04/21

 

 

 

 

N’est-ce pas l’irrévocable
l’inéluctable idée des solitudes
comme celle des passions

 

19/04/21

 

 

 

 

Nous avons de la mort ce qui nous suffit,
disait Amou.

 

7/04/21

Un si long temps tu fus exil
Il y a de la terre du coton comme
il y a des chants dédiés aux promesses
Cueillons l’ailleurs
L’étranger
L’autre l’errant
Saluons les yeux et les mains qui nombrent
Plus nus
Plus fragiles
Saluons des pas de silence et d’oubli
À tes pieds brûlés

4/04/21

ÉPHÉMÈRES+ | 26/10/19-23/03/21

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