La solitude me désespère ; la compagnie des autres me pèse. La présence d’autrui dévie mes pensées ; je rêve avec une distraction spéciale, que toute mon attention analytique ne parvient pas à définir.
Fernando Pessoa, Le livre de l’intranquillité (de Bernardo Soares), Autobiographie sans événements, 48, traduit du portugais par Françoise Laye, Christian Bourgois Éditeur, 1989.
À D.D., pour ce geste si juste…, justement !
On trouvera dans nos pages d’autres billets et références à notre auteur, en suivant ce lien
Relisant ces pages du ‘Livre de l’intranquillité’ – j’allais écrire de ‘L’homme sans qualité’ –, je trouve dans le texte suivant (49, p.82), après une assez longue et, il me semble, laborieuse justification assortie d’exemples, pour terminer, ceci : « Mes mœurs sont celles de la solitude, et non des hommes » ; je ne sais qui a dit cela, Rousseau ou Senancour *. Mais c’est un esprit du même genre que le mien – à défaut, peut-être, d’être de la même race. L’ * renvoie à une note de l’éditeur portugais, Richard Zenith, qui indique que la citation est en réalité de Chateaubriand : « Mes mœurs sont de la solitude et non des hommes ».
Cela vous va bien; et cela me sied également : http://edurtreg.blogspot.fr/2012/10/misanthropie.html