Ce n’est pas vrai l’histoire que les hommes ont découvert le feu
en cognant deux pierres.
Le feu est apparu d’autre manière, quand la solitude du premier homme
s’est heurtée à la première question,
quand un homme a songé à changer ses blessures en espoir,
pour éclairer ses mains
et la peur en lui.
Peut-être que le feu n’a été qu’un moyen de lutter contre la cendre,
quand les aigles fondent sur nous
et que nous avons peur.
Octavian Paler, extrait de Histoires simples, inédit, traduit du roumain par Ivona Panaït et Vincent Lefèvre. Tous droits réservés.
On objectera peut-être la ‘trivialité’ de la traduction ; ceci dit, revue par l’auteur, elle répond (répondait) à son souci de ne pas faire trop littéraire, comme il le reprochait à certaines de ses (trop rares) traductions en français.
Côte à côte, Jaccottet appelle l’inépuisable, Canetti l’introuvable et Paler la chaleur de l’espoir… N’est-ce pas parce qu’ils ont déjà trouvé cela, du moins dans des intermittences ? J’apprécie la simplicité de la traduction de Palmer… et le voisinage des trois écrivains.
Vain (in)édit ? Et malgré l’Édit de Nantes qui, finalement, fut un vain édit, pour vous donc, d’autre manière :
La nuit de la Saint Barthélemy
Cette nuit quelque chose se passe,
les oiseaux mêmes ne peuvent se retenir
et tombent en prière
alors que le vent dissimule des couteaux transparents parmi les arbres
et les étoiles frappées d’insomnie, toutes pâles de peur,
quelque chose se passe,
c’est la nuit de la Saint Barthélemy
et j’attends qu’entre le vent fougueux dans la maison,
pour m’occire, moi et mes mélancolies.
Du même, traduit (incertainement) par les mêmes, dans les mêmes conditions… et avec les mêmes conséquences.
Cordialement vôtre.
Inédit… C’est donc vain ?