Peut-être même maintenant
Ne t’écrirais-je pas ces lignes
Mais des coqs ont chanté par trois fois dans la nuit
J’ai dû alors crier :
Mon Dieu, mon Dieu, qui donc ai-je renié ?
Mère, je suis plus vieux que toi,
Mais je suis toujours tel que tu me connais :
Les épaules un peu voûtées
Et penché sur les interrogations du monde.
Je ne sais même aujourd’hui
Pourquoi m’as-tu livré à la lumière.
N’est-ce que pour marcher parmi les noms
Et arbitrer entre eux en prononçant
lequel est le plus vrai, lequel est le plus beau ?
Ma main s’arrête : c’est trop vain.
Mère, pourquoi m’as-tu livré à la lumière,
Pourquoi m’as-tu livré ?
Mon corps tombe à tes pieds
Lourdement, comme un oiseau mort.
Lucian Blaga, Au fil du grand parcours, traduit du roumain par Philippe Loubière, Editurii Paralela 45, Bucarest, 2003.
Transcrivant cela, ci-dessus, il me revient, je ne sais trop pourquoi – mais si ! – ceci :
Oui
Voici mes mots et je les serre
et peut-être ainsi devrais-je faire aussi,
jaillisse un cri
EXCENTRIC-NEWS | Consultez la POLITIQUE DE CONFIDENTIALITÉ et LE PORTAIL, MODE D'EMPLOI