MON COUP DE GUEULE ! CÉ COI ?

J’entends ce matin une nouvelle qui provoque ma colère. Sur les couvertures des manuels de la prochaine rentrée scolaire, une mise en garde destinée surtout aux parents de nos jeunes enfants : il sera indiqué que le livre est rédigé selon la nouvelle orthographe.

Sur les couvertures des manuels de la prochaine rentrée scolaire, une mise en garde destinée surtout aux parents de nos jeunes enfants : il sera indiqué que le livre est rédigé selon la nouvelle orthographe.

Ainsi donc, après la disparition du grec et du latin, nous allons assister à la disparition de l’accent circonflexe, du trait d’union, du « ph » de nénuphar (nénufar)… et que sais-je encore ?!

Nos dirigeants décident donc d’une manière soudaine et urgente de mettre en œuvre une réforme qui date de trente ans et qui n’a jamais été appliquée.

L’évolution de notre langue et de son orthographe nous est connue et son intégration se fait lentement, ce ne sont pas les lois ou les décrets qui font la langue, c’est le peuple !

Oui, mais l’urgence vient de cette révolution, la plus importante depuis mai 1968, en dehors de la « calculette » qui a fait aussi ses ravages : le fameux « téléphone intelligent », en français « smartphone » 🙂

Cet appareil est comme une greffe chez bon nombre de jeunes et, je vous

l’accorde, de moins jeunes, à un tel point que, dans quelques années, nous l’aurons certainement sous la forme d’une puce sous-cutanée.

Les nouvelles générations parlent peu, mais écrivent beaucoup de petits messages (en français : sms) et, rapidité oblige, phonétiquement, voire selon des codes qui échappent aux plus anciens d’entre nous.

Doit-on pour cela mettre l’orthographe au niveau des pâquerettes ?

Je pense au moment présent à mon école primaire, nous tous, en rang devant la porte de la classe, nous entrons en silence, debout face à notre bureau, attendant l’ordre de s’asseoir, nous écrivons la date de ce jour de février 1956 et la phrase d’instruction civique… Je réalise que je commence à vieillir grave (dirait mon petit-fils)

Mais, quand je pense aux coups de règle reçus sur le bout des doigts pour chacune de mes fautes d’orthographe, je suis désolé, Mesdames et Messieurs les ministres, donneurs de nouvelles leçons, je continuerai à écrire nénuphar « ph » en souvenir et respect de mes maîtres que je n’ai certainement pas toujours aimés, mais qui ont fait ce que je suis.

Photo : Luc Picard, archives personnelles.

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