Une amie, Ibtissem, tunisienne, nous a quitté aujourd’hui…
« … Le téléphone a sonné deux ou trois fois, le soleil parlait de sa langue d’incendie, de la source du jardin. Tout est bon pour ses énigmes. À la tombée des temps, Ibtissem a laissé au loin l’absence qui déchire. Un corps qui glisse contre le temps et compte les rires de la fugitive. Libre, à ses mains des caresses à garder au creux de chaque matin. C’est là qu’elle s’est endormie. Au bord des lilas et des jasmins, frondeurs.
« Ibtissem au visage dans un rameau de respiration, aux lignes de soleil huilant les tiédeurs des brumes. Dans le creux de l’automne, c’est l’hiver, rien ne vient porter de ses autres rires, il lui faudra l’été. L’esquisse de ce qui fait herbes, fait mur, fait besogne, fait soif.
« Aux ailes de la couleur, de ses doigts que j’imagine fins, à porter, à prendre des bonheurs simples… À cet instant rien pour l’apaiser sur les pierres ocres de son prénom. Vers le ventre gracile du ciel bleu, elle embrase la terre. Par un temps volé au temps, elle partait vers un bout du temps, un sourire bleu sur ses cils… »
Tarek Essaker, le 13 décembre 2010.