PARIS LA NUIT, PARIS LA PLUIE [CLAUDE NOUGARO]
Voilà qu´il pleut des cordes
Mon Dieu regardez-moi
Me voilà comme un con, place de la Concorde!
Ça y est, je la vois
Attends-moi!
Attends-moi!
Je t´aime !
Je t´aime !
Je t´aime !
Voilà qu´il pleut des cordes
Mon Dieu regardez-moi
Me voilà comme un con, place de la Concorde!
Ça y est, je la vois
Attends-moi!
Attends-moi!
Je t´aime !
Je t´aime !
Je t´aime !
Le soir après la télévision
Madame fait Ah ! Ah !
Monsieur fait Oh ! Oh !
Et les enfants grandissent
Mais, maintenant où tant de choses changent, notre tour n’est-il pas venu de nous transformer, nous aussi ? Ne pourrions-nous pas essayer d’évoluer un peu et de prendre lentement notre part dans le labeur de l’amour ? On nous en a épargné toute la peine, aussi a-t-il glissé pour nous au rang des distractions, de même qu’il peut arriver qu’un morceau de vraie dentelle tombe dans la caisse de jouets d’un enfant ; la dentelle commence par lui plaire, puis elle cesse de lui plaire et elle finit par traîner parmi les jouets démontés ou cassés, comme la chose la plus vile.
Tes yeux m’interrogent, tristes, cherchant à pénétrer ma pensée ; de même la lune voudrait connaître l’intérieur de l’océan.
Alors elle l’embrassa sur la bouche. C’était un baiser russe, de l’espèce de ceux que l’on échange, dans ce vaste pays plein d’âme, aux sublimes fêtes chrétiennes, comme une consécration de l’amour.
La nuit ta peau si fraîche. Ton sourire qui
s’ancre à mes yeux épuisant la pénombre. Ton sourire
douce prière. Offre provocante. Commerce. Destination
assurée. Au corps
à corps.
Et quand à travers tous les sauvages orgasmes de l’amour doucement se forme une pierre précieuse dans les anciennes roches refondues de deux cœurs humains, deux anciennes roches, un cœur d’homme et un cœur de femme, c’est le cristal et la paix, le lent et dur joyau de la confiance, le saphir de la fidélité. Le gemme de paix mutuelle émergeant du chaos sauvage de l’amour.
Une femme écrit, crie, s’écrie ‘au bord du livre’, livre, se livre dans un livre sans (mot) fin. Au seuil de vie, amour et mort, autour de vie et amour des mots.