Je ne sais si Georgette Plana – en son temps qui fut aussi le nôtre – nous a fait ‘planer’, mais j’ai toujours conservé cette rengaine dans l’oreille. Il est vrai aussi que ‘tout ‘ y est : la gamine des rues – pas n’importe lesquelles…, celles de Montmartre -, le beau et riche séducteur étranger, le miroitement de l’ailleurs, la Côte d’Azur, l’illusion, la désillusion, la trahison de l’amour rêvé, l’abandon, le retour à la case départ…
Ils gonflent avec le vent les voiles de leur navire
Et vous laissent un ruisseau de larmes sur les joues.
Je vous donne un conseil, jeunes filles :
Ne vous mariez pas avec des marins.
Qu’ils partent à la guerre ! Qu’ils partent vers l’horreur ! Qu’ils se tuent pour leurs pères ! Quels pères ? Le seul qui est au ciel ne leur suffit point ?
Mon corps est une cheminée. Mon corps est un théâtre.
Moi, je suis le feu. Moi, je suis l’acteur.
Prends place devant l’âtre, ma cheminée est ton spectacle qui étourdira tes sens.
Tu aimes te régaler de flammes.
Trente mômes juchés sur les bancs qui entonnent… Nuit du 25 avril 1975, sur les ondes, à 0 h 20, Grândola, Vila Morena, le Signal, José Afonso dit Zeca , la Révolution…
Cet interlude en forme d’hommage, pour vous donner à voir et à entendre — même, et surtout, dans les silences — une interprétation fétiche [pour moi] de Maysa : ‘Ne me quitte pas’ de Jacques Brel. Ici, Maysa s’y surpasse [et, selon moi, surpasse en intensité Brel lui-même, dont elle fut éperdument amoureuse, en pure perte].
Adieu mon frère, adieu ma sœur,
demain à l’aube les pieds nus,
j’irai dans les vastes noirceurs
d’où personne n’est revenu.