écriture
SUPER GRAMMATICAM [FERNANDO PESSOA]
Qu’ils obéissent donc à la grammaire, ceux qui ne savent penser ce qu’ils sentent. Que s’en servent au contraire ceux qui savent commander à leurs expressions.
LA FILLE DE LA RIVIÈRE [TAREK ESSAKER]
La fille de la rivière traverse. Elle tente de traverser ce monde, mais veille à rester à l’écart, elle n’a pas le choix. Elle est de celles à qui on refuse tout. Elle vit dans l’ombre des feuillages à proximité de la rivière, qui elle, au fil des crues et des canicules, changera toujours l’itiné-
raire de son cours.
PROMENADE [TAREK ESSAKER]
On invente à tout moment un conte pour l‘exil, avec des longs récits où tout se mêle. Arrachement, partance, retrouvailles, souffrances, joies, adieux. Des espaces, étendues, et des compagnons comme les papillons, des rêves, ou l’ascèse des ombres. Tout y est, spontanément… comme à l‘étroit. Le chemin et le voyageur s’y retrouvent.
MORANDI EN JOUEUR D’ÉCHECS [PHILIPPE JACCOTTET / HERBERT LIST]
Un portrait, par le photographe Herbert List, de Morandi penché sur un groupe de ses objets familiers dans un regard d’une telle puissance de concentration qu’un critique a pu comparer l’attitude du peintre à celle d’“un joueur d’échecs qui médite un coup tout en ayant déjà présent à l’esprit le schéma des coups suivants, voire de toute la partie”
LUCIDITÉ, DÉSESPOIR ET ÉCRITURE [PIERRE MICHEL / OCTAVE MIRBEAU]
Quelles relations y a-t-il entre une vision désespérée du monde, de la société et de la nature humaine, d’un côté, et, de l’autre, l’outil et le matériau que constituent les mots pour l’écrivain ? »