SUPER GRAMMATICAM [FERNANDO PESSOA]
Qu’ils obéissent donc à la grammaire, ceux qui ne savent penser ce qu’ils sentent. Que s’en servent au contraire ceux qui savent commander à leurs expressions.
Qu’ils obéissent donc à la grammaire, ceux qui ne savent penser ce qu’ils sentent. Que s’en servent au contraire ceux qui savent commander à leurs expressions.
Je ne veux être ni rien, ni tout : je suis la passerelle jetée entre ce je ne peux ni avoir, ni vouloir.
Tout ce que j’ai recherché dans la vie, j’ai de moi-même cessé de le chercher. Je suis comme un homme qui chercherait distraitement quelque chose et qui, entre la quête et la rêve, aurait oublié ce que c’était…
Avoir touché les pieds du Christ, ce n’est pas une excuse pour faire des fautes de ponctuation.
Si quelqu’un n’est capable de bien écrire que lorsqu’il est ivre, je lui dirai : Enivrez-vous…
La plupart des gens souffrent de cette infirmité de ne pas savoir dire ce qu’ils voient ou ce qu’ils pensent. On dit que rien n’est plus difficile que de définir par des mots une spirale…
La solitude me désespère ; la compagnie des autres me pèse. La présence d’autrui dévie mes pensées ; je rêve avec une distraction spéciale, que toute mon attention analytique ne parvient pas à définir.