Parmi les fleurs, un pot d’alcool
Je lève ma coupe j’invite la claire lune
Je bois seul, sans partenaire
Avec mon ombre, cela fait trois personnes
La lune certes ne sait pas boire
Mon ombre en vain suit mon corps
Pour le moment je m’associe en compères ombre et lune
La joie ne dure qu’un printemps
Je chante, la lune erre
Je danse, mon ombre s’ébat
Une fois dégrisés, nous nous éjouissons
Ivres nous nous séparons
À jamais randonnée sans amour
Retrouvailles sur la Voie lactée
Li Bai (Li Bo ou Li Po, 701-762).
Traduit par Maurice Coyaud.
Anthologie bilingue de la poésie chinoise classique.
Les Belles Lettres, Paris, 1997.
… Et pour une nébuleuse lune aperçue à travers les arbres encore dépouillés au haut bout de l’avenue, hier soir.
Illustration : Li Bai chantant un poème, Wikimedia Commons.
On trouvera dans le billet suivant, FASCINATION DE L’OMBRE [ION TUCULESCU] , une réaction à ce poème.
Publié initialement dans les pages ‘Humeurs du jour / Climats’ du site sous le clavier, la page, le 13 décembre 2003.
Ce soir, il y aura un magnifique clair de lune et…, tu pourras boire…religieusement !
Boire au clair de lune…, c’est boire autrement ! Et puis un toast porté à la lune, c’est un acte religieux !
Toast à la lune avec hommage à Bacchus, voilà qui n’est pas pour te déplaire! 😉